Positiver ses pensées, ou plutôt y répondre de façon plus flexible ?

On parle beaucoup de la présumée importance de « positiver », pour des raisons évidentes. Mais… cela risque parfois d’être une nouvelle façon de nous battre contre notre présumée négativité, et une telle lutte n’est pas très positive. Au contraire, cela augmente le stress et, souvent sans que nous en soyons conscients, risque d’alimenter notre sentiment de honte…
Et même si cela ne nous tire pas pour autant vers le bas, le risque reste que nous nous imposons de nouvelles idées fixes, et peut-être même un sourire figé qui ne met personne à l’aise.
Nous avons tous des idées fixes, et nous avons la tendance de nous y accrocher, parce que cela semble nous donner des repères sûrs. Malheureusement cela nous enferme aussi plus dans des rigidités et dogmatismes (et nous avons tous nos dogmes…), réduit notre « marge de manœuvre », et nous rend moins capable de répondre de façon adéquate à des imprévus. Qui plus est, cela nous coupe de notre curiosité, cette qualité que nous aimons tant chez les enfants, et qui est la base de toute créativité.
Comment faire, alors ?

« De l’affirmation sûre au questionnement curieux »

Le doute est souvent redouté…
Voilà peut-être pourquoi nous avons tous une tendance à trouver des certitudes.
Mais… avec cela nous devenons rigides, nous nous soumettons aux idées fixes et perdons notre ouverture d’esprit. Ceci d’autant plus si les certitudes sont douloureuses, du genre je « sais » que je suis nul, que je ne vaux pas grande chose, que je n’en suis capable, etc.
Je vous invite à une expérience.
Lisez ce message, et observez comment il vous affecte :

« Je suis nul ! »

Il est fort probable que vous sentez que votre respiration se bloque, que vous n’aimeriez pas vous regarder dans le miroir et qu’il devient bien plus difficile de faire ce qui est important pour vous…
Et quand-même, au moins quand nous étions enfants, nous avons appris à croire cela. Non seulement parce que peut-être quelqu’un nous a effectivement dit cela, mais aussi parce qu’au moins nous avons une explication pour le sentiment que les autres sont si durs avec nous. Ce qui semble mieux que de rester bafoué, désorienté, perplexe.
Qui plus est, dans notre petit enfance nous dépendons tellement de nos parents qu’il semble mieux d’avoir honte de nous-même plutôt que de faire des reproches à nos parents…
Mais en tant qu’adulte, vous pourriez remettre en question ces idées fixes, et oser le doute, ce qui peut faire du bien d’une part mais aussi augmenter votre insécurité, au moins au début.

Suite…

Pour illustrer ce qui a été suggéré, qu’est-ce qui est différent quand vous reformulez les mots écrits en gras ci-dessus de cette façon :

« Suis-je nul ? »

Et maintenant, restez avec cette question, tout en plaçant vos mains sur votre cœur (ou ailleurs, si cela vous convient mieux). Qu’est-ce qui est différent ? Si vous fonctionnez comme beaucoup d’autres personnes, votre réaction sera un peu mitigée : d’une part vous sentez peut-être un peu plus de recul et de curiosité (cette belle ressource si souvent bafouée dans notre éducation), d’autre part vous sentez peut-être aussi que cette plus grande ouverture a son prix : une certaine perte de certitude. Et quand on se sent en insécurité, cette perte de certitude peut faire remonter une anxiété qui vous est pénible. C’est là où les autres méthodes, décrites plus loin sur ce site, entrent en jeu pour vous permettre de retrouver cette curiosité innée, cette ouverture d’esprit qui peut faire un si grand bien, sans que le prix vous semble trop élevé.

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